Contexte
Le dialogue social s’impose aujourd’hui comme un élément essentiel du succès des négociations collectives tripartites, dont le but est de déboucher sur la concrétisation d’avancées sociales dans les relations professionnelles et l’environnement des affaires dans sa globalité.
Le concept, institutionnalisé par l’Organisation Internationale du Travail, a fait l’objet de nombreuses conventions internationales engageant les pays européens ainsi que ceux du sud de la Méditerranée.
Si diverses structures de gouvernance et d’appui aux décideurs publics en matière de développement économique et social ont été mises en place durant les dernières décennies, certains pays accusent un retard croissant dans la prise compte de ces considérations nouvelles, pourtant inhérentes à la réalisation des objectifs de développement durable des Nations Unies.
Par ailleurs, les changements politiques majeurs qui se sont produits dans la région à partir de 2011, ont mis en avant les limites des politiques économiques et sociales suivies jusqu’à présent, notamment dans les pays du Sud de la Méditerranée, et fait resurgir l’impératif social au premier plan des revendications populaires.
Enfin, le dialogue social dans la région méditerranéenne n’a été, jusqu'à présent, que peu considéré par les gouvernements, qui se cantonnaient à des négociations collectives dont les priorités et les orientations stratégiques étaient définies unilatéralement, ce qui a conduit les partenaires engagés dans ce processus à réfléchir à une refonte des mécanismes du dialogue dans les pays du Sud, avec pour double objectif une mise à niveau au sein même des pays du Sud entre eux et une réduction des écarts avec les pays du Nord méditerranéen en la matière.
Ainsi, dans la continuité du processus de Barcelone entamé en 1995 et institutionnalisé en 2007 dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée, diverses initiatives ont été proposées par l’Union Européenne pour renforcer le dialogue social à travers une approche quadripartite impliquant à la fois les gouvernements, les partenaires sociaux traditionnels (organisations d’employeurs et syndicats), mais également les organisations de la société civile et les collectivités territoriales, amenées à jouer un rôle de premier plan dans le plaidoyer et la mise en place de politiques économiques et sociales tenant compte des objectifs de développement à l’échelle locale.
C’est dans ce cadre qu’est née l’initiative SOLiD, visant à promouvoir le dialogue social dans les pays de la rive sud de la Méditerranée. Les objectifs de ce projet sont de fournir aux organisations d'employeurs, de travailleurs, et de la société civile situées dans les trois pays cibles, l'expertise nécessaire pour identifier conjointement les questions prioritaires répondant aux besoins de chaque pays pour aboutir à un dialogue plus dynamique et plus équilibré avec les gouvernements, l'objectif ultime étant de renforcer les capacités de dialogue entre les groupes cibles pour un dialogue social et sociétal durables et équilibrés.
La première phase de ce projet, initialement implémenté par la Confédération Syndicale Internationale (ITUC-CSI), l’Arab Trade Union Confederation (ATUC), l’Union Maghrébine des Confédérations d’Entreprises (BUSINESSMED), et les organisations ANND et Solidar avec l’appui de partenaires du Nord de la Méditerranée à l’instar de Progetto SUD Italy, mise en place entre 2016 et 2018, a couvert trois pays (le Maroc, la Tunisie, la Jordanie) et a abouti à la rédaction d’une charte en douze points appelés à être déclinés en réformes concrètes pour la promotion du dialogue social dans les pays de la rive Sud.
Le projet SOLiD entamant cette année sa deuxième phase (2021-2024), le consortium portant le projet (composé de l’ITUC, de l’ATUC, de BUSINESSMED et de l’ANND) se donne cette fois-ci pour objectif l’élargissement de l’initiative à trois nouveaux pays : l’Algérie, le Liban, et la Palestine, avec pour ambition de faire adopter la charte du dialogue social par ces nouveaux partenaires et le renforcement des capacités des organisations impliquées dans le dialogue social au niveau de chaque pays.
Pour mener à bien cette mission, le Secrétariat du projet SOLiD a entamé cette seconde phase par un programme de sensibilisation et de mobilisation des différents partenaires sociaux et de la société civile. Cette étape essentielle de mise à niveau entre les partenaires des pays rejoignant le projet et ceux de la première phase a consisté essentiellement en la conduite d’études pays sur la question du dialogue social, ainsi qu’un programme de renforcement des capacités à destination des groupes cibles en Algérie, au Liban et en Palestine.
Dans l’optique de poursuivre cette première étape d’implémentation, les partenaires du projet sont amenés à solliciter les services d’experts indépendants pour la conduite d’une réunion tripartite en Algérie, impliquant l’ensemble des partenaires préalablement mobilisés sur les sessions ciblées et bipartites.
Objectifs de la mission
L'équipe du projet SOLID cherche à recruter un expert et un expert-adjoint, qui auront pour mission d'animer des sessions de dialogue tripartites sur le dialogue social en Algérie. Cela implique des recherches sur les rôles et les positions des syndicats nationaux, des organisations d'employeurs et des organisations de la société civile impliqués dans le processus de dialogue social sous toutes ses formes (national, local, sectoriel ou autre). Le travail comprendra :
1- L’élaboration d’un plan de formation pour les ateliers tripartites qui se dérouleront sur deux journées
- Les experts fourniront à cet effet un guide de formation commun aux trois groupes cibles,
- Les experts veilleront à ce que des recommandations réalistes et concrètes pour toutes les parties prenantes soient incluses pour les ateliers
2- La conduite des sessions de la rencontre tripartite
Les experts réuniront dans des sessions communes l’ensemble des partenaires qui ont participé aux formations ciblées et bipartites, pour mener des ateliers spécifiques abordant des domaines de préoccupation communs, avec un accent particulier sur les objectifs de développement durable
3- La formulation des résultats des discussions tripartites dans un document de synthèse
Les experts tâcheront de synthétiser l’ensemble des recommandations qui se dégageront des discussions tripartites afin de les formuler sous forme de points concrets qui viendront enrichir et s’adapter à la charte SOLID pour la promotion du dialogue social élaborée dans le cadre de la première phase du projet
Livrables
L’expert retenu aura donc au total trois livrables à élaborer pour le Secrétariat du projet.
- Un manuel incluant le plan de formation
- Une présentation pour chaque session
- Un rapport narratif (final) de mission, incluant les recommandations quant à la charte
Compétences et qualifications
Compétences académiques et professionnelles
- Diplôme d’études supérieures avec une formation universitaire (type Doctorat ou bac+5), de préférence dans le domaine des Sciences Humaines et Sociales, des Sciences juridiques ou économiques ; ou domaine connexe.
- Expérience conséquente d’appui aux organisations et institutions (publiques et privées); dans la gestion de projet, la coordination de réseaux interprofessionnels ou associatifs, notamment sur les activités de renforcement de capacités ; (expérience cumulée d’au moins 5 ans)
- Expérience des projets régionaux et de la collecte de données régionales et multisectorielles
- Expérience dans le domaine du dialogue social permettant d’évaluer le rôle et les positions des différents partenaires du dialogue (4 types de partenaires : Gouvernements, Employeurs, Employés, Société Civile)
- Expérience de l’animation de séminaires et d’ateliers de renforcement de capacités relatifs aux domaines du travail et du dialogue social.
Qualités personnelles
- Faire preuve d'enthousiasme et d'esprit d'initiative,
- Posséder des qualités relationnelles certaines,
- Être capable d'appuyer et conduire plusieurs activités simultanément,
- Être capable d’évoluer et de s’adapter à un contexte sociopolitique incertain,
- Montrer des qualités de loyauté, de confiance, de flexibilité et de diplomatie.
Durée du contrat et rémunération
La mission démarrera en mars 2022 et couvrira 7 jours de travaux.
Les honoraires seront définis après offre financière et conformément à la grille de la Commission Européenne en fonction du niveau d'étude, de l'expertise, et de la performance.
Veillez à inclure dans l’offre globale une estimation des frais nécessaires à d’éventuels déplacements en régions dans le cadre de l’étude, ainsi que des échantillons se travaux de recherche conduits.